L'éruption volcanique de Nyiragongo dans la soirée de samedi 22 mai dernier doit naturellement impacter sur la vie socio-économique de la population de la ville de Goma en particulier et de la province du Nord-Kivu en générale.
En effet, les retombées de cette catastrophe naturelle se font déjà sentir tant sur le plan humanitaire qu'économique.
Selon les rapports de l'UNICEF Goma, une centaine d'enfants ont été perdus et séparés de leurs familles pendant le sauve-qui-peut de cette même soirée où l'éruption a commencé.
Alors que des centres d'accueil ont été érigés pour abriter les familles venant des plusieurs coins de la province notamment dans la cité de Sake, Lubero et Minova, un nombre important des gomatraciens a pris les embarcations pour un déplacement dans la ville de Bukavu. Ici, les terrains de Funu, de Ndendere, Nyakavogo, le centre de Kalehe et Inera ont été choisis comme lieu d'accueil de déplacés de Goma. Le gouverneur du Sud-Kivu a également appelé à une solidarité sociale lors d'une réunion d'urgence tenue ce jeudi 26 mai avec les confessions religieuses locales et les membres de la FEC.
D'après les informations données par les autorités locales, 32 personnes sont mortes pendant et après la coulée des laves du volcan Nyiragongo à Goma.
Sur le plan économique, les conséquences sont énormes.
A en croire certains analystes économistes, l'économie de la ville de Goma est dominée à plus de 60% par une économie informelle.
Pour le professeur Christophe Kasigwa, l'éruption volcanique a perturbé toutes les activités économiques.
C'est le cas du commerce transfrontalier entre la RDC et le Rwanda au niveau de la grande et de la petite barrière. Il en est de même du transport organisé par les agences de voyages entre Goma-Butare -Kigali.
Du côté de la RDC, cet enseignant de l'université officielle de Bukavu (UOB), indique que le trafic sur le lac Kivu, toujours Intense, a été interrompu.
''Cette interruption a entrainé la perte de milliers de dollars américains qui devaient être encaissés par les opérateurs économiques et par ricochet verser les impôts et taxes dus à l'Etat. Le deuxième axe, la ville de Goma, est une de grandes villes touristiques de la République Démocratique du Congo'', a dit le prof Christophe Kasigwa.
Il estime que cette interruption d'activité a un impact négatif aussi sur les finances publiques de la province en particulier et de la République en général.
''La Ville de Goma, c'est le seul centre de consommation ou d'écoulement des productions agricoles des territoires tels que Rutshuru , Masisi... l'éruption volcanique a entrainé non seulement l'asphixie de la ville, l'augmentation de prix des produits vivriers mais également la diminution de manière drastique du revenu des agriculteurs'', poursuit-il.
Pendant cette période, les activités commerciales étant perturbées, la maximisation des recettes au niveau du trésor public sera difficile et pourtant la Province du Nord Kivu est déjà considérée comme un bonne élève en matière économique en RDC.
Par ailleurs, cet analyste économique prétend que pour faire face à cette catastrophe naturelle qui finalement perturbe la situation économique et humanitaire dans le grand Kivu, il est urgent que le gouvernement mette en place une stratégie globale de prévention de catastrophe naturelle, des pandémie et autres, et cela à la manière d'autres pays où la population a déjà compris qu'il ya moyen de vivre avec.
''Parmi les mesures à prendre, il faut que la route Goma Bukavu soit complètement goudronnée et que l'aéroport de Kavumu du Sud Kivu soit aménagé au même niveau que celui de Goma. Avec 8 territoires plus la ville de Bukavu, l'aéroport de Kavumu dispose déjà d'un trafic national capable de le rentabiliser'', conclut-il.
Pendant ce temps, les aéroports des villes de Goma et Bukavu sont fermés par le ministère de transport jusqu'à nouvel ordre pour éviter tout dérapage des avions suite cette situation.
Selon le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, les experts allemands sont sur le coup pour prélever les échantillons afin de donner des résultats fiables pour la suite de cette catastrophe naturelle.
Il faut noter que le ministre de l'industrie et ancien Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya est à Goma pour coordonner, avec le gouvernement provincial, la suite de cette crise.
Rédaction Financetimes.cd
