RDC : « la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo est le plus grand assassin des PME et de l’économie» (Pr Noël Tshiani)

sam 16/11/2024 - 19:57
Noël Tshiani

La politique monétaire pratiquée par la Banque Centrale du Congo (BCC) est le plus grand assassin des Petites et moyennes entreprises (PME) et de l’économie, a affirmé jeudi, le Pr Noël Tshiani Muadiamvita, dans son intervention au forum d’affaires Makutano 2024, qui s’est tenu du 13 au 15 novembre 2024 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

D’après lui, le taux directeur de la BCC actuellement de 25% par an est l’un de plus élevés d’Afrique et du monde, soulignant qu’avec un tel niveau de taux directeur, les taux d’intérêt des banques commerciales se situent entre 30 et 40% par an. 

Pour Noël Tshiani, aucune PME ou entreprise ne peut emprunter et survivre pendant longtemps à ce niveau de taux d’intérêt.

Il a indiqué que le plus grand défi du gouvernement et de la Banque Centrale du Congo doit être d’une part, de revoir la politique des taux d’intérêt et d’autre part, de repenser le système financier national pour qu’il devienne un soutien à l’économie, au secteur privé, aux conglomérats, aux ménages et aux individus.

Quant à l’Etat congolais, il a fait savoir qu’il doit s’investir dans la recherche des financements ou des solutions appropriées à ses problèmes afin d’espérer atteindre une croissance économique rapide, équilibrée et durable. 

En outre, ce professeur a révélé que les micros, les petites et moyennes entreprises ainsi que les ménages à faible revenu n’utilisent pas suffisamment les services financiers formels qui sont très limités et inaccessibles à la grande majorité des ménages et des PME dans une très grande partie du pays. 

« Et pourtant, le recours à ces services financiers est une condition essentielle, indispensable à une croissance économique durable dont bénéficieraient aussi les PME et les couches les plus pauvres de la population», a-t-il dit.

Pour lui, une offre durable de services financiers et leur utilisation responsable peut favoriser le développement économique en rendant possibles des investissements dans la santé, l’éducation, les activités génératrices de revenus et les Petites et Moyennes Entreprises. 

A ce jour, 74 % d’environ 50 millions d’adultes sont toujours exclus du système financier formel et partant, sont limités dans la création et le développement de leurs activités économiques, y compris les PME, a-t-on appris en outre.

 

Adela Manema

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