_Par Eidge Man_
Une équipe des acteurs associatifs venant de quatre provinces de la République démocratique du Congo (Kongo central, Kinshasa, Haut Katanga et Sud-Kivu) a séjourné en début du mois de novembre courant, dans le territoire de Kabare, dans la province du Sud-Kivu, dans l’Est du pays, pour s’imprégner de l’îlot de développement auto-géré dans la localité de Bushumba qui, grâce au concours du Carrefour de réflexions Santé (CRESA Asbl), combine la production de la richesse et la conscientisation des communautés locales.
Selon cette Asbl, l’agriculture est un secteur appelé à jouer un rôle important dans le dans le développement du pays de façon générale, afin de palier aux problématiques de la crise et de l’importation des denrées alimentaires.
Aussi, l’investissement dans le secteur agricole est un moyen de créer un nouveau dynamisme dans les milieux ruraux frappés par un exode rural criant, en générant des emplois à la population Congolaise.
Mais aujourd’hui, cette agriculture se retrouve abandonner à sa triste sort. Les milieux ruraux ne parviennent plus à nourrir les villes et sont vidés de sa main d’œuvre à la recherche d’un travail décent. Mais malheureusement, ils viennent grossir la cohorte des jeunes au chômage dans les centres urbains.
La RDC avec ses terres arables doit ainsi placer l’agriculture comme secteur prioritaire de sa politique de développement afin qu’elle joue son rôle capital. Et cela, demande une lutte commune où tous les acteurs s’impliquent dans le travail de la terre, tel que recommandé dans la conduite d’un îlot de développement auto-géré par les communautés locales.
L’agriculture pratiquée par les communautés locales dans les milieux ruraux est très capital dans le développement à partir de la base. Ce sont eux qui donne la vie au monde paysan et leur travail à un impact considérable sur les milieux urbains. Il lutte notamment contre le chômage, l’exode rural et ses corollaires.
Il est donc opportun que tous les acteurs unissent leur force pour le développement des territoires. Les organisations de la société civile peuvent, de leur côté, aider les petits producteurs dans les milieux ruraux à s’organiser pour faire face ensemble aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer dans leur travail de la terre. Mais encore, un effet levier au travail paysan va permettre à la population rurale d’être plus rentable et capable d’écouler sa production sur un grand marché ainsi que créer une chaîne de valeur complète. C’est la seule voie capable de développer les territoires congolais. Car il va aider à rendre les petits producteurs professionnels et faire face aux exigences du marché.
Il revient alors du côté du gouvernement d’outiller sa population paysanne, de doter des moyens conséquents au secteur agricole et de répondre à la problématique des routes de desserte agricole qui reste un frein pour l’évacuation des produits agricoles.
Par ailleurs, pour que le paysan soit plus efficace dans son travail, il doit nécessairement être en bonne santé. Mais malheureusement le coût de santé étant trop élevé, handicape ce paysan. Ce qui demande la mise en place d’un mécanisme qui fera de sorte que la santé ait un coût supportable.
C’est dans ce cadre, que cette Asbl a proposé à cette communauté locale de Bushumba, la mutualisation des forces afin de mettre des moyens ensemble pour pouvoir améliorer leur accès aux soins de santé avec un coût supportable.
Cette expérience vécue par ces acteurs a prouvé combien il est encore possible pour la RDC, de parvenir à un développement intégral à partir de l’agriculture. À condition qu’il y ait une prise de conscience collective au sein de la population et une volonté politique pouvant conduire à des décisions adaptées aux réalités de chacun territoire.
