Par la Eidge Man.
C’est depuis jeudi 19 novembre 2015, soit neuf ans après qu’il avait eu la signature entre la République démocratique du Congo (RDC) et son pays voisin qui l’agresse aujourd’hui, le Rwanda, d’un accord en prévision de l’exploitation du gaz méthane dans les eaux congolaises du lac Kivu.
Aujourd’hui cette question est remise sur la table, avec les échanges mardi entre la Première ministre, Judith Suminwa et le directeur général de la société MYHYDRO, Paul Hinks, sur la nécessité de lancer le projet de conversion du gaz du lac Kivu en électricité en faveur de trois provinces de la partie Est du pays.
Alors que son pays voisin a pris de l’avance depuis 2019, l’opinion se demande si la RDC va-t-elle enfin se décider d’extirper sa «mine d’or» dans le lac Kivu.
Le Gouvernement congolais prévoit le lancement de ce vaste chantier d’exploitation du gaz pour la production d'électricité, dans l’objectif de faire face aux menaces toxique du dioxyde de carbone présent dans les profondeurs du lac Kivu.
L’un des trois lacs au monde, avec le Nyos et le Monoun au Cameroun, qui renferment de très fortes concentrations en gaz.
Sur ses 2 370 km², il contient selon les estimations, quelque 60 km³ de méthane dissous et environ 300 km³ de dioxyde de carbone (CO2).
Pour directeur général de la société MYHYDRO qui compte exécuter ce projet d’extraction du gaz, ils sont venus régler certaines questions de nature administrative avec la Cheffe du Gouvernement.
Un projet qui suscite des grands intérêts commerciaux
« Nous pensons que les questions qui étaient pendantes vont être résolues le plus rapidement possible. Si tel est le cas, dans les trois (3) mois à venir, nous allons initier les différentes étapes pour l'exploitation, » a fait savoir Paul Hinks.
Il a ajouté que cette discussion qui a porté premièrement sur le projet de conversion du gaz au lac Kivu va fournir de électricité au provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et éventuellement de l’Ituri.
Pour Paul Hinks, l'exploitation de ce gaz va favoriser les investissements dans l'Est de la RDC.
« Les avantages que la population va tirer de ce projet sont énormes. La desserte en électricité dans cette partie du pays est très basse. Si nous parvenons à l'augmenter à travers ce projet, cela bénéficiera aux populations. Nous allons donner un appui social très important en permettant aux investisseurs de s'installer dans cette partie du pays. Nous comptons sur le soutien entier du Gouvernement pour matérialiser ce projet. Ça va favoriser plusieurs opportunités à la population, aux hommes d'affaires et aux industries. », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, une étude menée en octobre 2020, avait conclu que les profondeurs du lac Kivu dans la vallée du rift est-africain contiennent environ 60 milliards de mètres cubes de méthane (CH4) et 285 milliards de mètres cubes de dioxyde de carbone (CO2). Cela est unique au monde et suscite aussi des intérêts commerciaux, poursuit l’étude.
D’après la même étude, la concentration en méthane est si élevée qu’elle permettrait de produire plusieurs centaines de mégawatts d’électricité pendant plusieurs décennies.
Aussi, la présence du gaz menace les 2 millions de personnes qui vivent aux abords du lac. Une éruption volcanique dans les profondeurs du lac pourrait provoquer un brassage soudain de l’ensemble du lac. Le gaz pourrait s’échapper brusquement et asphyxier les hommes et les animaux.
Ainsi, des experts contactés par Financetimes.cd sur cette question, ont appelé le gouvernement congolais à investir suffisamment de moyens dans la surveillance de ce cours d’eau au moment de l’exploitation du gaz ainsi que dans le suivi de l’exécution du projet.