L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a besoin de mobiliser près de 350 millions USD pour l’année 2025, afin de répondre aux besoins humanitaires d’urgence dans l'est de la République démocratique du Congo.

La Directrice générale adjointe de cette institution onusienne a lancé cet appel mardi, au cours d’une conférence de presse organisée à Goma au Nord-Kivu, province sous état de siège. 

« Nous lançons un appel aux partenaires et aux bailleurs de fonds pour répondre en priorité aux urgences humanitaires criantes dans ce pays, qu’ils mettent des ressources à notre disposition pour répondre aux besoins urgents de la communauté. Pour ce faire, la FAO a besoin de mobiliser pour l’année prochaine un montant à hauteur de 350 millions de dollars américains", a déclaré Elisabeth Ann Bechdol, en visite de travail dans l’Est de la RDC.

Par ailleurs, un rapport des Médecins du monde publié en avril dernier, a indiqué que l’une des plus graves crises humanitaires au monde se déroule dans l’est de la République démocratique du Congo. 

Selon cette source, au cœur de ces urgences, une importante crise humanitaire a causé, au cours des deux dernières années, des souffrances considérables dans l’est du pays, loin des regards du monde.  

Il poursuit en indiquant que depuis mars 2022, environ 1,6 million de personnes vivant en RDC, près des frontières avec le Rwanda et l’Ouganda, ont été déplacées en raison de la résurgence d’un conflit impliquant plusieurs groupes armés. La cause immédiate de cette situation a été la réapparition, à la fin de l’année 2021, d’un groupe connu sous le nom de M23. 

Depuis, ce dernier a combattu d’autres groupes armés, y compris les forces armées nationales de la RDC, et a gagné d’importantes parts de territoire. 

Cette escalade de la violence, ajoute le même document, a marqué une nouvelle phase dans un conflit préexistant et complexe qui avait déjà poussé de nombreuses personnes à quitter leur foyer dans l’est de la RDC. 

On estime ainsi à 5,6 millions le nombre de personnes déplacées par les groupes armés dans les provinces de l’est, dont 2,5 millions dans la seule province du Nord-Kivu, qui est l’épicentre des combats actuels, fait savoir la source.

L’absence de réaction de la communauté internationale 

En outre, le document a souligné que les niveaux élevés de violence et de déplacements qui sévissent dans le Nord-Kivu (et dans les provinces voisines du Sud-Kivu et de l’Ituri) constituent déjà une crise majeure. 

Pour cette organisation, l’absence de toute forme de réponse internationale adéquate à la situation à laquelle sont confrontées les personnes civiles dans l’est de la RDC a créé une catastrophe humanitaire majeure qui dépasse désormais largement le seul cadre du conflit.

La Rédaction