La République démocratique du Congo est secouée par une affaire qui met en lumière les dérives des escortes officielles. La mort tragique du brigadier Kabeya Senda Fiston, battu à Kinshasa le 31 mars 2025 après une altercation avec l’escorte de la Première ministre Judith Suminwa, suscite une indignation nationale. Ce drame soulève des questions sur l’impunité et les abus de pouvoir au sommet de l’État.

Enquête et accusations

La justice militaire a ouvert une enquête sur la mort du brigadier, membre de la Police de circulation routière (PCR). Sept membres de l’Unité de protection des institutions (UPI/HP), en détachement à la Primature, sont poursuivis pour violences ayant entraîné la mort et violation des consignes. Selon les témoignages, le cortège roulait à contresens, et Kabeya aurait tenté d’intercepter le convoi pour une infraction routière avant d’être battu à mort.

Des vidéos virales dénoncent une “exécution”, tandis que la Police nationale congolaise (PNC) qualifie ces accusations de désinformation tout en confirmant l’ouverture d’une enquête. Lors du procès entamé le 4 avril, les juges ont procédé à l’identification des prévenus, parmi lesquels figurent plusieurs hauts gradés de la PNC.

Réactions et polémique

Ce drame a déclenché une vive polémique sur les réseaux sociaux et dans la société civile. Des activistes des droits humains, comme Me Carlos Mopili, réclament un procès équitable pour faire toute la lumière sur cette affaire. Ils dénoncent les abus des cortèges officiels, souvent accusés de bafouer les lois sans conséquences.

La prochaine audience est prévue pour le 11 avril. En attendant, cette affaire met en péril l’image de Judith Suminwa, première femme à occuper le poste de Premier ministre en RDC. Son silence sur ce dossier est critiqué comme un manque de responsabilité face aux dérives de son entourage.