L’Union africaine (UA) a officiellement informé les États membres de la nomination du président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, en tant que médiateur principal dans le conflit persistant entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette décision, adoptée par procédure de silence le 11 avril 2025, marque une étape clé dans les efforts de l’organisation pour stabiliser l’Est de la RDC.
Un relais stratégique dans la médiation
Faure Gnassingbé succède au président angolais João Lourenço, qui avait joué un rôle central dans les processus de paix de Luanda et Nairobi avant de se retirer pour se concentrer sur ses fonctions de président en exercice de l’UA. Lourenço a salué cette transition, soulignant l’importance d’assurer une continuité dans la médiation face à une situation humanitaire critique et à des tensions régionales persistantes.
Le président togolais aura pour mission de poursuivre les efforts déjà engagés, tout en collaborant avec les parties prenantes pour élaborer une feuille de route unifiée. Cette dernière s’appuiera sur les progrès réalisés dans les cadres des processus fusionnés de Luanda et Nairobi.
Une approche concertée pour la paix
La Commission de l’UA a reçu pour mandat d’élaborer cette feuille de route en consultation avec les acteurs concernés. L’objectif est de renforcer le rôle de l’UA dans la résolution des conflits africains et d’instaurer un processus structuré pour mettre fin à l’insécurité dans l’Est de la RDC, où des groupes armés comme le M23 continuent d’alimenter les violences.
Cette nomination s’inscrit également dans une dynamique régionale plus large, impliquant des initiatives complémentaires comme celles menées par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Ces blocs ont récemment fusionné leurs efforts pour coordonner leurs actions en faveur d’un cessez-le-feu durable et d’une stabilisation à long terme.
Un défi complexe mais crucial
La tâche qui attend Faure Gnassingbé est immense, compte tenu des accusations mutuelles entre Kinshasa et Kigali sur le soutien présumé du Rwanda aux rebelles du M23, ce que Kigali nie fermement. Cependant, cette nomination reflète une volonté collective des États africains d’intensifier leurs efforts pour résoudre ce conflit qui déstabilise non seulement la RDC mais également toute la région des Grands Lacs.
Avec ce nouveau leadership, l’UA espère insuffler un nouvel élan aux négociations et promouvoir une paix durable dans cette région tourmentée.
Robert M.