Le gouvernement congolais vient de lever le voile sur un projet d’envergure : la création d’un corridor industriel estimé à 6 milliards de dollars. Portée par le ministère de l’Industrie et du Développement des petites et moyennes entreprises, sous la direction de Louis Watum Kabamba, cette initiative vise à transformer en profondeur la logistique, l’industrialisation et l’intégration territoriale de la RDC.

Au cœur de ce projet structurant, la construction d’une autoroute moderne de 3 100 kilomètres reliant dix provinces et vingt villes majeures, y compris la périphérie de Kinshasa. Plus de 200 ponts et entre 12 et 16 zones économiques spéciales (ZES) jalonneront le tracé. Ces zones sont appelées à devenir des pôles d’investissement et de production industrielle régionale.

Le projet prévoit également l’intégration de corridors ferroviaires et électriques simultanément, assurant une interconnexion entre Kipushi, dans le Haut-Katanga, et Boma, sur la façade atlantique.

Les objectifs annoncés sont ambitieux : réduire de 40 % les délais de transport, désenclaver des régions enclavées, accélérer l’industrialisation nationale et améliorer la compétitivité des produits congolais sur les marchés internationaux. Ce corridor vise également à renforcer la cohésion nationale et à créer un climat favorable à l’investissement, en facilitant la circulation des biens, des personnes et de l’énergie.

La réussite de ce méga projet dépendra de la mise en place d’un cadre institutionnel rigoureux, d’un financement mixte associant capitaux publics et privés, ainsi que d’une gouvernance exemplaire. Pour les experts, ce corridor industriel pourrait devenir un levier stratégique du développement économique congolais, à condition de surmonter les obstacles structurels et financiers récurrents.